(R)évolution : les personnages féminins dans Chronique frontalière d’Emna Belhaj Yahia entre contraintes et libertés (R)evolution: Female Characters in Chronique frontalière by Emna Belhaj Yahia Between Constraints and Liberties

Abstract

ABSTRACT: The fluctuations of the Tunisian society, generated and reinforced by the phenomenon of modernization which is thwarted by the winds of conservatism that blow over the country, require a rethinking of the status of the modern woman. Thus, the condition of the woman is to be placed between a sort of suffocation and constraints which are originally found in the socio-cultural reality and a form of emancipation and freedom. This study seeks to explore the image of the modern Tunisian woman, which is based on this ambivalence, in Chronique Frontalière by Emna Belhaj Yahia. The focus will be on describing the crisis experienced by each female character. Zeineb and Narjess suffer from a triple exile: an exile in the body, an exile in the language and an exile in space. Though these characters manage to overcome the constraints imposed by rites and old traditions, they are confronted by the moral prejudice and hypocrisy of a society of paradoxes.

RÉSUMÉ :   Les fluctuations de la société tunisienne qu’engendre et renforce le phénomène de la modernisation, contrarié par un vent du conservatisme qui souffle sur le pays, nous obligent à repenser le statut de la femme moderne. La condition de cette dernière est ainsi à situer entre une sorte d’étouffement et de contraintes trouvant leurs origines dans la réalité socio-culturelle et une forme d’émancipation et de liberté. Notre contribution se propose d’étudier l’image de la femme tunisienne moderne qui repose sur cette ambivalence, dans Chronique frontalière d’Emna Belhaj Yahia. Nous nous attacherons, en effet, à décrire la situation de crise que vit chaque personnage féminin. Zeineb et Narjess, les deux héroïnes du roman, souffrent d’un exil triple ; un exil dans le corps, un exil dans la langue et un exil dans l’espace. Ces dernières, bien qu’elles réussissent à surmonter les contraintes dictées par les rites et les vieilles traditions, se heurtent aux préjugés moraux et à l’hypocrisie d’une société de paradoxes.